Avenue Éditoriale : No. 10, 15 juillet 2024
« Sorti du Tao, naît l'Un ; Sorti de l'Un, Deux ; Sorti de Deux, Trois ; Du Trois, l'univers créé.
L'univers créé porte le Yin dans son dos et le Yang devant ;
Par l'union des principes omniprésents, il atteint l'harmonie »
- Lin Yutang, ‘The Importance of Living’ (1948)
La vie sur terre a été une expérience difficile pour la majeure partie de l'histoire établie de votre humanité. La douleur, la souffrance, le chagrin, la perte et la séparation sont les facteurs ancrés dans votre esprit lorsque vous pensez à ce que le chemin divin avait initialement prévu pour vous. Naître humain – cette espèce dotée des plus grands dons d'amour, d'intellect et de conscience supérieure - est rapidement devenu une comédie des erreurs où les aveugles se déguisent en rois et mènent les éclairés tandis que les éclairés sont relégués au rôle de misérables sans voix. Est-ce le résultat de la disparité socioéconomique, de la montée de nos nations sans père ou même de la crise de la santé mentale ? Les commentateurs sociaux modernes argueraient que cela dépend du prisme à travers lequel l'on envisage l'évolution de la civilisation à ce stade, ainsi que des problèmes spécifiques aux démographies étudiées. Ils auraient en partie raison dans cette déclaration... Ce que nous croyons être manquant, c'est la capacité de l'humanité à être consciente et en éveil face à ce qui se trouve derrière les origines immédiates des conflits et de l'entropie dans leur vie quotidienne, et donc de leur compréhension de la vraie nature du Bien et de son déploiement implicite dans le monde.
Si une maison venait à être attaquée, on ferait tout pour protéger sa fondation, son identité, ses valeurs et la famille qui y vit. Au fil des ans, cela a conduit à la formation stratégique de différentes idéologies sociales, économiques et politiques pour assurer la survie des États qui seraient supérieurs aux autres et donc la force dominante dont la fonction ultime est de protéger les vulnérables tout en préservant l'Ordre au sein du cercle intérieur. Ces idéaux auraient-ils nécessairement conduit à l'utopie ou à des États idylliques, leur fonctionnement aurait alors par défaut revenu à la paix, à la gentillesse et à des interactions harmonieuses entre ses populations. Chaque membre individuel de cette société se soucierait alors naturellement des autres et il y aurait moins d'instances de rechutes de comportement criminel ou même de nécessité pour un système judiciaire rigoureux. L'ordre naturel des choses se manifesterait, et la bonté et la justice couleraient. C'est la représentation la plus proche de ce que l'idéal divin pourrait ressembler, mais rien de tout cela ne s'est produit dans aucune société humaine. Ce qui se fabrique plutôt, c'est le reflet de l'état idéal divin par ceux qui ont usurpé le trône du Roi tandis que le Roi est à la bataille. C'est l'équivalent des voleurs et des méchants qui apparaissent dans vos histoires, ceux qui ont osé voler votre bureau et votre nom et qui se réjouissent au milieu du cadeau de la vie qui vous a été initialement accordé. Platon développe une idée métaphysique et philosophique de l'archétype original : les Formes. Les formes sont immuables, inaltérables et la seule réalité possible. Tout ce qui existe, et qui reflète les formes, n'est qu'une copie ou un reflet de l'idéal. Le manque de conscience de la Tête de Dieu est ce qui conduit erronément à la contemplation que les formes d'existence dans lesquelles nous sommes sont ce que la vie sous le règne divin est censée être. Il est étrange et déroutant que le plan de la réplique (Conscience-Humaine) soit incapable d'intellectualiser sur la nature de Dieu vs la nature de la manifestation du mal.
Nous vous posons alors la question : votre véritable humanité est-elle endormie au sein du pays des voleurs, et si oui, que faut-il pour éveiller qui vous êtes vraiment ? Les motifs dans l'inconscient collectif ne mentent pas après tout. Malgré le fait d’être étouffé sous cette masse d'identités volées, l'inconscient collectif recherche les mêmes choses encore et encore, car une partie de lui reconnaît ces choses comme étant un droit de naissance divin. Cependant, nous devons alors aussi vous poser une question plus sérieuse : l’usurpateur se masquant en humain et l'âme incarnée en humain méritent-ils tous deux les attributs d'un droit de naissance divin ? En tant que membre de la véritable humanité, on ne convoite pas ce que l'autre possède, car on est assuré que tous les besoins essentiels seront comblés et alignés sur le plus grand bien de tous ceux qui partagent le même espace que soi-même. En tant que tel, on ne souhaite que la paix et la sérénité, on choisit de respecter ceux que l'on aime et on choisit que le respect soit réciproque et enfin on choisit même de faire confiance que l'on ressentira l'amour, la camaraderie et l'admiration de ceux qui nous sont les plus proches. En l'absence de la marque d'une véritable spiritualité cependant, l'humanité s'appuie plutôt sur les maîtres contemporains de la manifestation pour déverrouiller les cadeaux cachés, les talents et les expériences qu'ils souhaitent avoir. Bien que les techniques pour y parvenir soient réelles et actuelles, les déclinaisons avancées des capacités trouvées dans la conscience supérieure et l'esprit universel, l'éthique de ce qui est recherché est rarement mentionnée. Pourtant, il est nécessaire que vous vous posiez ces questions. Si la manifestation est un droit et dans sa forme la plus simple, simplement la connaissance qui a maintenant été révélée aux nations, le seigneur des guerres devrait-il avoir le même droit égal que le gouverneur bon et juste ?
L'humanité est prête à accepter le raisonnement des approches basées sur les preuves pour tous les aspects de la réalité physique (traitement de la maladie, réformes sociales et politiques, amélioration du système éducatif, etc.) car c'est un système basé sur l'observation de la matière telle qu'elle se présente. Il est sûr et maintient l'équilibre tout en assurant que l'on peut fonctionner dans le monde. La réalité cependant n'est pas basée sur la matière physique mais sur l'état de perception de la personne qui l'expérimente dans l'instant. Certaines vues matérialistes, telles que celles influencées par la pensée marxiste, suggéreront en effet que la réalité évolue à travers une société construite sur des besoins matérialistes nécessaires qui forcent le changement et le développement sociétaux. Cependant, cette prémisse est légèrement réductionniste en ce qu'elle présente votre état d'existence et, plus important encore, la nature de votre conscience en évolution constante, comme opérant seul et sous l'influence de l'ère dans laquelle vous vous trouvez actuellement. Si nous revenons à la prémisse de Platon de la Forme Idéale (symboliquement, la Tête de Dieu), notre perception de la réalité nous attire naturellement vers tout ce qui est bon, généreux, éthique et juste dans une société. Comme exploré dans la citation du Tao, l'Univers est équilibré à travers deux pôles : le Yin et le Yang et ils recherchent tous deux également des niveaux supérieurs du Bien, même si la manifestation de leur être est perçue différemment. Cet équilibre délicat entre deux structures complémentaires est ce qui empêche l'effondrement au sein du multivers. Mais cela nous ramène une fois de plus à contempler une présentation difficile de votre réalité en ce moment : vos sociétés n'englobent pas le bien de manière inhérente. Il y a de l'injustice dans le système judiciaire, les innocents sont accusés à la place des méchants et, peu importe la quantité de bien que vous tentez d'exemplifier, il y a toujours une force sombre en jeu. Pourquoi donc choisissez-vous encore de rester dans un état d'inconscience de qui vous êtes vraiment, de quel est votre potentiel, de ce que votre véritable histoire aurait dû être et de ce qu'une société humaine qui se comporte de manière humaine les uns envers les autres peut accomplir ?
Combler le fossé entre le côté inconscient ou voilé de votre esprit et votre conscience actuelle est la voie à suivre pour démasquer les imposteurs et les usurpateurs du trône du Roi. Car c'est seulement alors que nous serons capables de rendre possible ce qui suit :
« Inquiète est la tête qui porte une couronne. »
William Shakespeare, 'Henri IV, Acte 3, Scène 1'
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